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Le chemisier transparent - chapitre 1 - Luc Koisuru

Dernière mise à jour : 29 avr. 2023



Un samedi de mois d’août, quatre heures du matin.

Lucie entame enfin sa dernière heure de travaille dans cet hôpital renommé de Montpellier. Elle a fait dix jours non-stop. Si tout se passe bien, c’est-à-dire pas d'urgence, ce qui n’est jamais arrivé, elle devrait profiter de ses trois jours de récupération.

Lucie est infirmière en chef du service cardiologie. Elle fait une soixantaine d’heures par semaine. Quarante personnes attendent ses réponses dès qu'un bâton bloque les roues bien huilées de cette grande institution. Le quotidien malheureusement. Un tempérament de bosseuse, rigoureuse, ses collègues et ses supérieurs lui font entièrement confiance. La perle rare. La pression est omniprésente, et personne ne remarque ses faiblesses. Pourtant, il lui est arrivé de s’éclipser dix minutes pour pleurer son trop plein dans le toilette d'une chambre qui vient de se libérer après un décès.

Elle envoie un sms à son époux.

— Ce soir, c’est chemisier transparent.


Petit mot de passe pour signifier à son mari, Alex, que ce soir sera une sortie libertine. Et sans faute, Il faut qu’il concocte le rendez-vous pour sa divine. Cela lui laisse dix-huit heures. Pendant ce temps, elle rattrapera sa nuit de sommeil pour se réveiller comme une fleur vers dix-sept heures. Après une toilette soignée, elle s’habillera avec la dernière tenue achetée hier dans son magasin favori dédié à la luxure. Alex viendra la chercher vers vingt heures.


Lucie et Alex se sont promis il y a deux ans sur une terrasse de restaurant de la place Comédie au centre de Montpellier.

Tout a commencé, un samedi matin, un petit cinéma de quartier montpelliérain diffuse de anciens chefs-d’œuvre du grand écran.

Lucie, fan de films cinéma, apprécie ce moment hors du temps. Il fait pourtant beau et chaud à l’extérieur, mais elle en a que faire. Elle est habillée léger, une robe courte rouge et un châle en soie sur les épaules. Le mois d'août est réputé être mortel pour les citadins des grandes villes. Les Français veulent peupler les campings et les plages des bords de mers. Mais Lucie travaille tout l’été à l’hôpital : Elle est donc hors-jeu.

« La Vie est Belle » de Roberto Benigni. Ce n’est pas un si vieux film : 1998. Mais lorsque Lucie l’a vu à l’affiche pour dix heures, elle s’est engouffrée dans la salle obscure. Une dizaine de personnes sont déjà présentes. Un homme plutôt bien bâti, la devance de cinq mètres, il prend la dernière allée libre pour s’installer bien au milieu, face à l’écran. Un peu déçue, Lucie le suit et prend place en laissant une place entre eux deux.


— Il est évident que les places au centre sont les meilleurs.


Lucie est surprise d’avoir compris le message de l’homme. Elle le regarde. C’est un bel homme de son âge, Brun au sourire ravageur. Elle est quelque peu déstabilisée de cette prise de parole évidente. Elle se lance avec aplomb.


— Euh, pardon ?

— Je disais, les places au centre de la salle sont les meilleurs. Nous avons les atouts pour jouir pleinement de ce magnifique film, n’est-ce pas ?

— Parlez pour vous, c’est vous qui avez-pris la place du milieu.


Il regarde à sa gauche, il se retourne. Il compte les places du côté de Lucie.


— Vous avez entièrement raison. Je rectifie juste un détail : dans cette rangé, il y a un nombre pair de places assises. Je suis certes, sur une des places du milieu. Mais la deuxième est ici, dit-il en montrant le fauteuil libre entre eux deux.


Lucie rougit. Etant dans la pénombre de la salle, l’homme ne le remarque pas.


— Je vous en prie, ajoute-t-il en l’invitant à prendre place.

— Je suis confuse, pardon.

— Ne le soyez pas, je suis pire que vous.

— Mais, je décline votre proposition. Je préfère restée à ma place.

— Là, c’est moi qui suis embarrassé. Je deviens le goujat de cette affaire.

— Chuuut ! lance un spectateur derrière eux.


En effet, le générique de début du film commence. Lucie se relève et se rassoit à côté de l’homme.


— Merci de me sauver, sourit-il, avant de tendre sa main. Alex !

— Lucie !

— Enchanté…

— Chuuut ! insiste le même spectateur derrière eux.


Le magnifique film est visionné de bout en bout. Les lumières se rallument progressivement sur le générique de fin. Lucie voit à travers ses larmes un mouchoir blanc tendu. Elle le saisi.


— Je suis désolé de pleurer comme cela.

— C’est un film réussi.

— Mais c’est un mouchoir tissu !

— De mon veston, ne vous inquiétez pas, vous pouvez le garder.

— Vous êtes adorable, comment vous remercier, dit-elle en se mouchant.


Elle se lève, son sac à la main.


— En n’oubliant pas votre châle en soie et en acceptant mon invitation à déjeuner, dit-il en récupérant l’écharpe oublié et en le mettant sur les épaules nues de Lucie.

— Est-ce que je peux refuser ?

— Non !

— Je suis ravie d’être contrainte !

— L’honneur est pour moi, termine-t-il en lui proposant son bras, elle le prend avec plaisir.


Le jeune couple quitte le cinéma, direction un grand restaurant de la Place de La Comédie.

…


— Bonjour Alex, bienvenue madame. Vous prendrez un apéritif avant de passer commande, propose le serveur.

— Lucie, prendrez-vous une coupe de champagne pour nous remettre de ce film ?

— Vous êtes sérieux ?

— Assurément.

— Alors avec plaisir.


Le serveur repart avec sa commande.


— Le serveur vous connait ?

— En effet. Et vous, vous êtes belle.

— Vous me draguez ?

— Cela vous déçoit ?

— Non, c’est agréable lorsqu’un homme aussi mignon me fait la cour. Vous vous habillez tous les samedis en costume chic ? avec un mouchoir dans la poche du veston que je vous ai pris bien sûr, sourit-elle.


— Oui, je vais en boite.

— En boite l’après-midi ?

— Il y en a d’ouverte l’après-midi.

— La classe ! moi, je vais en générale à la Nitro. Le soir tard, après minuit. Et vous, où se trouve cette boite ouverte la journée ?

— « Aux plaisirs »

— Je ne connais pas.

— C’est un club libertin.

— Humm, et j’imagine que vous emballé tous les weekends.

— Jamais. Cependant vous, vous risquez de plaire à beaucoup d’homme et de femmes. Emballage assuré.

— Ah ! Ah ! Si je veux.

— C’est la règle d’or au Plaisir, l’important est l’envie de se faire ou de faire plaisir.

— J’aime beaucoup l’idée du libertinage.

— Vous n’avez jamais eu l’occasion. Cela étant, ce n’est pas une généralité.

— Non je ne connais pas ce monde, qu’aimez-vous dans le libertinage ?

— J’apprécie cette indépendance d’esprit.

— C’est assez philosophique le libertinage.

— Pour aller dans l’essentiel, si vous aimez le sexe bien fait, vous aimez le libertinage.

— J’adore le sexe.

— Cela se voit. Et, si je peux me permettre, je suis le premier à l’apprécier. Votre robe rouge vous va très bien, votre décolleté laisse entrevoir votre poitrine généreuse. J’en suis ému.

— C’est un peu le but quand j’ai acheté cette robe. J’aime comment cela a de l’effet sur vous. J’aime ainsi vous faire languir.

— C’est réussi. Pour mon plus grand plaisir. Vous êtes très belle Lucie.

— Merci, je ne…

— Madame Monsieur. Excusez-moi ! Voici votre coupe de Champagne, dit le maitre d’hôtel en servant ses hôtes. Il pose la bouteille dans son seau à glace.

— Merci Arnaud, répond Alex. Pourras-tu nous amener la carte, s’il te plait ?

— Bien sur Alex.


Arnaud, leur passe immédiatement, deux cartes qui étaient posées sur la déserte derrière eux, et s’éclipse.


— Arnaud vous à couper la parole ma chère Lucie. Vous disiez ?

— Euh… je ne sais plus. Vous connaissez ce restaurant ? Enfin, Arnaud le serveur ?

— C’est le restaurant de mon père, rien d’une coïncidence. Et Vous Lucie ? Que faites-vous dans la vie à part me donner envie de vous aimer.

— J’apprécie le compliment. Je vous trouve à mon gout également. Je suis infirmière.

— Vous allez peut-être me trouver ringard, mais…

— La blouse sans les sous-vêtements ? Je me l’interdis. J’adore l’exhibition mais peut-être pour vous, je ferais une exception avec un petit selfie de ma blouse déboutonnée. Je vous l’enverrai sur votre portable.

— J’ai hâte. Vous m’avez cerné, démasqué.

— Oui ! je crois… Vous m’excitez.

— Idem !

— Vous voulez bien vous assoir à côté de moi, s’il-vous-plait !


Alex, se lève et se rapproche d’elle. Lucie écarte légèrement ces cuisses pour lui faire admirer sa petite chatte entièrement épilée.


— Si d’aventure un courant d’air venait à vous donner des frissons. N’hésitez surtout pas de prendre ma main pour vous réchauffer.

— J’ai des frissons, dit-elle en lui prenant la main afin de l’installer entre ses jambes.

— Vous êtes humide !

— Grâce à vous.

— Vous me flattez.

— J’aimerais plus encore de vous.

— Je suis déjà à vous.


… Le repas se déguste lentement après chaque bouché. Les regards s’aiment. Les mains se frôlent se touchent et se caressent. Lucie, voyant la bosse volumineuse du pantalon de son voisin de table demande une analyse approfondie de l’objet par une palpation manuelle.

Le premier baisé se fait à la fin du dessert. Un baisé juste à la commissure des lèvres.

Il est déjà quatorze heures lorsque Alex règle le diner.


— Tu paies l’addition dans le restaurant de ton père ?

— Oui, par respect pour les autres clients, et parce qu’il faut bien que l’entreprise reste rentable. Pas de profiteur !

— Bien dis.

— Viens ma chérie. Je veux te présenter à mon père, d’enthousiaste, il lui prend la main. C’est le chef cuisinier.


Après de rapides présentations car le service n’est pas fini. Ils quittent l’établissement sous le regard fier d’un père vers son fils.


— Il faut que j’aille récupérer un livre que j’ai commandé à la librairie juste là, dit Lucie. Tu n’es pas pressé d’aller à ton club ?

— Non, j’ai surtout envi de passer du temps avec toi. Allons chercher ton bouquin !


Alex profite des caresses dans le dos de sa jolie partenaire. Elle apprécie. Il semble qu’un coup de foudre ait opéré entre ces deux âmes.

Dans la librairie, Lucie feuillette plusieurs romans. Alex se recule de deux trois mètres pour la regarder. Il lui fait un clin d’œil. Comme une entente secrète entre le tout jeune couple, elle se baisse et écarte légèrement les cuisses. Alex admire la vue de sa belle en lui envoyant un baiser volant. Comblé de lui faire plaisir, elle renouvèlera plusieurs fois l’exhibe au risque de se faire réprimander. Après quelques rires dans ce grand magasin, elle récupère enfin son livre à la caisse centrale.


— C’est un roman ? demande Alex.

— Oui, de Luc Koisuru « Le chemisier transparent »

— Humm ! tout un programme.

— Oui, un roman coquin. Je te le prêterai si tu veux.

— Avec plaisir.


Ils sortent main dans la main. Alex remarque les regards des hommes et de certaines femmes sur la délicieuse silhouette qu’offre sa compagne.


— Tu inspires le désire. Certaines personnes aimeraient t’avoir dans leur lit, lui souffle-t-il à l’oreille.

— Je sais, c’est excitant.

— Pareille. Viens ! on va au magasin de bricolage au centre commerciale. J’aime voir les hommes avoir envie de ton corps.

— Je mouille.

— Humm ! j’ai envie de te manger l’abricot. Continue comme ça !


Après une vingtaine de minutes à déambulé dans ce magasin. Ils en sorte encore plus émoustillés.


— Tu es magnifique ma chérie. Tu me suis toujours pour le club libertin ?

— Je crois que j’ai vraiment envie de découvrir cet établissement avec toi.

— Tu me plais de plus en plus.


Le club libertin « Aux Plaisirs » est à une quinzaine de kilomètres de Montpellier vers les plages de Palavas. Dans la voiture, les deux amoureux se rendent compte de leur coup de foudre réciproque. Lucie profite de la conduite pour caresser à travers le pantalon le sexe dresser d’Alex. Elle lui exprime son envie de sentir sa verge au fond de sa cage humide. Elle lui explique aussi ses appréhensions face à un environnement où la luxure est prédominante.


— J’ai un peu peur Alex. Tu restes bien près de moi. Je suis très excité par cette invitation dans ce baisodrome, mais je n’ai pas envie de me faire violer par des gros dégueulasses.

— C’est bon signe si tu as envie et je te promets : Tu n’as rien à craindre. Je connais le club comme ma poche.

— On dirait que tu es né là-dedans.

— Presque.


Ils arrivent devant la porte immense en chêne massif. Elle s’ouvre. Une belle dame blonde d’une soixantaine d’année apparait souriante au seuil de l’antre. Pieds nus, elle porte une longue robe transparente noire. Dessous, un ensemble demi-soutien-gorge balconnet, porte jarretelles en dentelles sur des bas et enfin, un string ouvert par des perles.


— Bonjour Maman,

— Bonjour mon chéri, tu as raison de venir de bonne heure, Richard et Julia sont là. Vous pourrez conclure et signer le contrat.

— Super Maman, mais avant je veux te présenter Lucie !


Lucie avec un air de surprise, se dévoile aux yeux de la maman de Alex.


— Bonjour Madame, dit timidement Lucie en empruntant son jolie sourire.

— Bienvenue mademoiselle. Je suis ravi qu’Alex me présente enfin une personne. Cela veut dire énormément de chose pour moi et pour lui. Je suis vraiment désolé, car j’ai beaucoup de chose à faire Lucie. Je vous donne sans faute rendez-vous pour faire plus ample connaissance demain, pour le déjeuner. Je ne te connais pas encore, mais je te trouve adorable. Je te souhaite une belle après-midi Aux Plaisirs.

— Merci madame.

— Tu peux m’appeler Isabelle.

— Merci Isabelle.


Isabelle se tourne vers son fils et ajoute.


— Je veux un sans-faute Alex. Je veux vous voir ensemble demain !

— Promis Maman. Et toi tu es toute belle ce soir !

— C’est ton père qui m’a pris cette robe noire transparente. Je la trouve aussi très jolie. Mais, ma chérie ! c’est une journée spéciale transparence, dit-elle en touchant l’épaule de Lucie. Ce n’est pas grave. Alex, s’il te plait, emmène-la au store avec Lola. Vous trouverez un joli chemisier transparent et une jupe accordée avec son jolie sourire. Il faut qu’elle profite aussi de la coiffeuse. Je veux que l'invitée de mon fils soit la plus belle de la soirée.

— Vous m’embarrassez, mada… Isabelle, pardon.

— Non, ne sois pas gênée. Cela me fait plaisir. Ici, tu trouveras tout ce qu’il faut pour que les femmes soient à l’honneur.



Copyright (tous droits réservés) - Luc Koisuru

(Photographies personnelles de Lucie)









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